Littérature japonaise : ces lectures réconfortantes qui feront de vous de véritables adeptes

Direction le pays du Soleil-Levant pour explorer un genre littéraire qui interroge notre place dans la société. Il aborde les notions d’espace et de temporalité dans un registre épuré et apaisant. Par conséquent, la littérature japonaise offre justement cette exploration unique. Si vous n’êtes pas encore convaincus, ce n’est qu’une question de temps !

Fanamag fait le tour des lectures à explorer pour voyager sans bouger de chez soi…

Ah, la littérature japonaise…

Le rayon « littérature étrangère » des librairies s’enrichit désormais de couvertures pastel au style informel. Ces illustrations, par ailleurs, souvent inspirées des décors nippons ou de bandes dessinées japonaises, misent sur des courbes imparfaites et un charme discret. Ainsi, depuis quelques années, les écrivains du pays du Soleil-Levant séduisent un lectorat de plus en plus diversifié, traduit par un engouement des plus jeunes générations.

Comment cela s’explique-t-il ?

En effet, la littérature nipponne adopte un style narratif profondément centré sur les émotions humaines. Elle développe dès lors une tonalité singulière et reconnaissable. Abordant des sujets sociétaux parfois complexes comme la solitude ou l’aliénation, en passant par les interactions et manifestations du quotidien, celle-ci conjugue ses notes avec légèreté et nostalgie. En effet, ce type de lecture pousse à la quête de sens. Par ailleurs, elle nous interroge sur les multiples dimensions de la vie, comme le travail ou la famille. Le tout s’inscrit dans un rythme étonnamment lent, mais dynamisé par des personnages profondément humains.

Le style apaisant et introspectif de la littérature japonaise

« [En parlant de la succession de récits dans un seul livre] Ce côté tranches de vie, on le retrouve notamment beaucoup dans les mangas et animés. C’est assez spécifique aux œuvres japonaises. En effet, on appelle ça “iyashikei”, un terme qui peut se traduire par « guérison » en japonais. Il désigne notamment des personnages menant des vies simples et paisibles. », explique la journaliste et créatrice de contenu Jeanne Seignol (allias Jeannot se livre).

Une société façonnée par son histoire

Pour comprendre l’essence de la thématique de la guérison, il faut remonter dans l’histoire du pays. Le japon, jamais colonisé, a toujours été très isolé du monde occidental malgré le développement des flux commerciaux bien en vigueur. La société japonaise s’est construite sur son propre modèle. Autrement dit, elle s’est développée sans influence externe majeure. Au lendemain des deux guerres mondiales, le pays a dû affronter une crise économique majeure. En conséquence, ce bouleversement a entraîné une profonde remise en question. Dès lors, le peuple japonais s’est interrogé sur sa place et son rôle dans une société en pleine transformation. À l’image des productions à succès du Studio Ghibli, les personnages de littérature japonaise moderne sont continuellement confrontés à leur propose environnement.

Le contexte à présent introduit, place à la sélection de lectures à découvrir sans plus attendre !

La fille de la supérette – Sayaka Murata

« Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu’ils sont en droit d’exiger des explications. »

En d’autres termes, roman est devenu une référence incontournable dans la littérature japonaise contemporaine.

Synopsis : Depuis l’enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n’a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.

Probablement l’un des ouvrages les plus marquants et phares de la littérature japonaise contemporaine. Décernée par le Prix Akutagawa en 2016, équivalent du Prix Goncourt en France, la romancière Sayaka Murata est l’autrice d’un récit que l’on peut qualifier de « pas comme les autres ».

Une héroïne en marge du système

Le livre nous emmène dans un petit konbini tokyoïte (supérette japonaise ouverte 24h/24) où Keiko, 36 ans et célibataire, a décroché un emploi à temps partiel. Keiko, bien différente de ses amies conformes aux attentes sociales, voit son quotidien bouleversé lorsqu’un nouveau collègue arrive au konbini. De nature marginale, celui-ci s’éloigne drastiquement des codes que les normes sociétales lui imposent. Leur lien changera-t-il sa perception du monde ? Pourra-t-elle s’intégrer malgré tout à l’univers professionnel normé qui l’entoure ? En somme, ces 144 pages de bribes de vie sont aussi singulières que dérangeantes.

Une œuvre emblématique de la littérature japonaise sensible et universelle.

Tant que le café est encore chaud – Toshikazu Kawaguchi

Synopsis : À Tokyo, le café Funiculi Funicula est réputé pour offrir à ses clients la possibilité de voyager dans le temps. Quatre femmes souhaitent tenter l’expérience. L’une pour confronter l’homme qui l’a quittée, une autre pour parler à son époux atteint d’un Alzheimer précoce, la troisième pour revoir sa sœur disparue et la dernière pour rencontrer sa future fille.

Voyager dans le passé pour mieux guérir le présent

Comment ne pas citer le succès foudroyant du bestseller international « Tant que le café est encore chaud » de Toshikazu Kawaguchi. D’ailleurs, ce roman, adapté d’une pièce de théâtre, est devenu viral sur les réseaux sociaux. À ce titre, en 2023, il s’est hissé à la quatrième place des ventes de livres en France.. Si vous pouviez revivre dans le passé pendant quelques minutes, le feriez-vous ? C’est un choix que certains clients du café Funiculi Funicula ont décidé d’adopter. Et si la ressuscitation était finalement salvatrice de nos maux ? Eux seuls découvriront si cette plongée dans le passé peut vraiment soulager les blessures du présent. Pour revivre un amour inachevé ou dire au revoir à un proche disparu prématurément, les tranches de vie illustrées entre les lignes de ce chef d’œuvre ne laissent pas insensible quant à nos propres idéaux et illusions.

Le restaurant des recettes oubliées – Hisashi Kashiwai

Encore une belle pépite à ajouter à votre collection de littérature japonaise.

Synopsis : Niché dans les ruelles de Kyoto, le petit restaurant des Kamogawa offre bien plus qu’un simple repas. Nagare et sa fille Koishi y proposent une expérience unique : recréer les plats oubliés que leurs clients gardent en mémoire. Grâce à leurs talents d’enquêteurs culinaires, chaque recette ressuscite un souvenir précieux. Nabeyaki udon, tonkatsu ou sushis de maquereau deviennent des passerelles vers le passé. Avec délicatesse et un soupçon de magie, ces mets ravivent des émotions enfouies. En somme, un simple goût suffit parfois à faire renaître tout un pan de vie.

C’est de nouveau un concept original qui est ici narré par le japonais Hisashi Kashiwai, qui mêle avec habilité les notions de nostalgie et de destin. Kamogawa, restaurant kyotoïte, n’est pas un lieu ordinaire. Au fond de la salle à manger se cache un espace géré par le gérant et père de famille Nagare et sa fille Koishi. Les clients sont invités à découvrir une expérience des plus particulière : une immersion dans le passé à travers leurs souvenirs culinaires. Chaque mini récit plonge le lecteur dans un souvenir précieux. De ce fait, ce souvenir, souvent lié à un mets autrefois dégusté, redevient vivant grâce à la cuisine. Que ce soit une entrée ou un dessert, la famille Kamogawa propose de concocter l’ensemble des ingrédients des recettes magiques qui ont bouleversé le temps d’un moment ces différentes vies.

Des lectures des plus agréables que la rédaction vous conseille pour vos premiers pas dans l’univers de la culture littéraire nipponne…