Rencontre avec Andie Oxybel, fondatrice du blog Histoire Caraïbe

Rencontre avec Andie Oxybel, fondatrice du blog
Bibliothèque mobile de Jamaïque (année 60)
© Histoire Caraïbe

De la Guyane française aux États-Unis, en passant par la Colombie et les îles, la culture caraïbéenne se dote d’un important espace sociohistorique. Avec près de 50 000 abonnés sur Instagram et des milliers de réactions sous chaque post, Histoire Caraïbe lève le voile sur une histoire riche et plurielle de manière éducative et citoyenne. Derrière la page se trouve Andie Oxybel, 27 ans.

La rédaction de Fanamag est allée à sa rencontre…

Originaire de la commune des Ulis en Essonne (Île-de-France), Andie est une jeune femme active de 27 ans et ancienne étudiante en communication. Elle hérite de ses origines guadeloupéennes de son père, et togolaises de sa mère. Une appartenance fièrement assumée par la blogueuse, qui baigne au quotidien entre modernité et tradition. Colombo, bokit ou encore riz Djon Djon : les plats concoctés par son père, Andie en raffole !

C’est dans cette optique de préservation de sa forte culture caraïbéenne que l’historienne a créé son blog il y a 5 ans. Clichés photographiques, témoignages, faits historiques : Histoire Caraïbe arbore ses sujets sous divers formats.

Si le blog réunissait sur les réseaux sociaux plus de 17 000 abonnés en 2022, ils sont désormais près de 50 000 aujourd’hui.

Instagram @Histoirecaraibe

Entre les lignes de l’histoire…

Parmi les sujets phares de sa ligne éditoriale, les portraits de personnages influents qui ont marqué la région. Histoire Caraïbe a notamment mis en avant des personnages politiques comme Michael Manley, ancien Premier ministre de Jamaïque.

Former Prime Minister of Jamaica, Michael Manley, wife Beverley Manley and daughter Natasha Manley are photographed in 1980 in Jamaica. (Photo by Bette Marshall/Contour)

Territoire antillais anglophone, la Jamaïque se niche entre Cuba, la Colombie et le Mexique. Au-delà de son patrimoine musical et artistique majeur, cette petite Île a été colonisée par les Européens à la fin du XVIIe siècle, pour ensuite devenir terre de déportation des esclaves africains. Au lendemain de l’abolition de l’esclavage, celle-ci accueillait les diverses populations asiatiques, européennes et arabes.

La Jamaïque demeure alors au fil des décennies un pays où règne massivement la discrimination entre les peuples blancs et noirs, ces derniers vivant dans des milieux très défavorisés.

Jamaïque

Ce n’est qu’en 1972 que Michael Manley accède au pouvoir avec le parti socialiste, et inaugure la gauche dans le pays. Parmi les programmes mis en place : le congé maternité pour les femmes, l’éducation gratuite pour tous et un salaire minimum.

Un espoir qui renaît donc pour le peuple jamaïquain, dessinant ainsi la mosaïque culturelle que l’on connaît au XXIe siècle.

Rencontre avec Andie Oxybel

Comment s’est dessiné le projet Histoire Caraïbe ? On vous dit tout.

 Dans quel contexte as-tu décidé de créer Histoire Caraïbe ? Quelle en est l’audience ?

J’ai créé Histoire Caraïbe en 2019. Étant moi-même guadeloupéenne par mon père et togolaise par ma mère, j’ai toujours été passionnée par l’histoire de mes origines. Ce projet a vu le jour à la suite d’une réflexion personnelle que je me suis faite il y a quelques années, sur l’absence d’espace prônant la culture caraïbéenne dans le numérique. Je voyais en revanche beaucoup d’histoires consacrées à l’Afrique et les peuples afro-américains, tant au niveau anglophone que francophone. C’est donc comme ça qu’est né le blog, qui retrace depuis ses débuts des images d’archives qui racontent toutes des récits singuliers (à noter qu’aux Antilles, à l’époque, les populations les plus modestes avaient également accès à la photographie).

Je tiens à diffuser ces images, portraits, témoignages et anecdotes sur le site internet et les réseaux sociaux pour marquer les récits que l’on nous transmet. En effet, je me suis rendu compte qu’il existait aux Antilles une forme de transmission orale qui puise en réalité ses origines en Afrique. Nous sommes beaucoup d’enfants guadeloupéens, martiniquais, haïtiens et réunionnais à avoir entendu les récits de nos ancêtres. Si l’on a accès à ceux-ci aujourd’hui, c’est qu’ils se transmettent de génération en génération à travers nos propres parents. Les histoires vivent et restent !

Côté audience, Histoire Caraïbe visait initialement des jeunes de 18 à 30 ans. Au fur et à mesure de l’évolution de la page, celle-ci s’est largement démocratisée pour toucher aujourd’hui des personnes âgées comme des enfants.

Quelques mots sur ton parcours entrepreneurial ?

Mon parcours d’entrepreneuse s’est notamment développé grâce à ma ligne de prêt-à-porter, lancée à la fin de l’année 2022.

Mes collections mettent ainsi en avant des t-shirts, de sacs et d’accessoires en lien avec les cultures caraïbéennes. Souhaitant sortir du digital, j’ai pensé à laisser une trace réelle et matérielle à ma communauté à travers la mode. Sur ces produits, je tiens réellement à valoriser des mots, phrases et visages importants qui font écho à de multiples éléments. Cela peut-être par exemple des plats de cuisine (colombo, bokit, dombré…), des tenues traditionnelles, des tissus et parfois des coiffures que portaient autrefois les femmes en Caraïbe.

Ta devise ?

Toujours croire en soi, persévérer et rester fidèle à soi-même !

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