Bien plus qu’un événement mondial sportif, les Jeux Olympiques ont fait rayonner la scène internationale de la mode. Cette année, les JO de Paris 2024 ont encore une fois prouvé leur influence. Ceci s’est manifesté à travers une panoplie de pièces qui témoignent du savoir-faire et de l’excellence français.
Quels sont les grands créateurs du palmarès sportif ?
De la cérémonie d’ouverture aux épreuves olympiques, les spectateurs ont découvert un éventail de créations innovantes. Ceci inclut les tenues des volontaires.
La rédaction l’avait d’ores et déjà évoqué dans l’article Les expositions à ne pas rater dans l’Hexagone cet été ! autour de l’exposition « Autour des Jeux Olympiques de 1900 : sport et idéal » au Musée d’Orsay cet été. Bien plus que sa fonction première, le sport joue un rôle essentiel dans l’évolution de la mode masculine et féminine. Le sport rassemble, fédère et passionne.
L’esthétique des jeux comme vitrine sociétale
Les tenues des athlètes et personnels de service des Jeux Olympiques et Paralympiques ont toujours été dans le miroir de l’identité nationale. Elles reflètent aussi leur époque. En effet, les JO de Munich en 1972 marquent un tournant dans le secteur de l’habillement sportif. Willi Daume, président du comité des Jeux Olympiques allemands cette année-là, nomme Otl Aicher responsable de l’esthétique des jeux. Il était directeur de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris à ce moment-ci. L’offre des tenues officielles doit ainsi répondre au caractère « gai, informel et détendu ».[1] Pour ce faire, la confection des uniformes des participants est alors confiée à André Courrèges. Ce célèbre couturier français et passionné de sport prône uniformité et confort.

C’est ainsi qu’est présenté un florilège de tenues colorées (jaune, orange, bleu ciel, blanc…). « Je suis partisan de l’esprit très sportif, d’un esprit moderne et assez fonctionnel. Ainsi, ces vêtements peuvent être confortables aussi bien avec de la chaleur que du froid », explique le designer au JT de 20 h le 21 février 1972 (INA).

Autre exemple avec les Jeux Olympiques d’été 1988 à Séoul en Corée du Sud, où les tenues des hôtesses et porteuses de médailles lors de la cérémonie d’ouverture occupent une place centrale. Ces tenues traditionnelles folklores puisent leur inspiration dans l’histoire du pays. Elles font référence aux robes des anciennes reines de Corée.
Les JO 2024 : le savoir-faire français
Forte de sa renommée et son expertise, la France suscite un engouement sans faille auprès des adeptes de mode durant cette nouvelle édition.
Quels sont les créateurs phares de l’événement ?
Les icônes de Dior
Comment parler de savoir-faire français sans parler de la mythique maison de couture Dior ? Aux mains de sa directrice artistique Maria Grazia Chiuri, la maison a habillé les plus grandes artistes de la cérémonie d’ouverture.

On pense tout d’abord à la célèbre chanteuse française Aya Nakamura et sa prestation spectaculaire sur le pont des Arts au pied de l’Institut de France. En interprétant ses hits et en rendant hommage à Charles Aznavour, Aya Nakamura était vêtue d’une robe à plumes dorées. Cette création originale évoque le mythe du phénix. Chaque détail de la robe est élaboré à la main.


Autre figure de cette cérémonie, la grande Lady Gaga. Madame Gaga, véritable artiste de cabaret, fait écho à la danseuse de ballet française Zizi Jeanmaire. La maison a opté pour une veste noire brodée de plumes sur un ensemble neutre sobre. Elle est accompagnée de plumes roses gracieuses, d’une coiffe, de souliers et de gants.

Téléportée au premier étage de la tour Eiffel à presque 150 mètres de hauteur, Céline Dion a époustouflé la capitale en reprenant le classique Hymne à l’amour d’Edith Piaf. Une pluie d’émotions résonne encore aux oreilles du monde entier. Céline Dion portait une longue robe en tissu Georgette de soie blanche illuminée par des milliers de perles argentées. Cette robe a été brodée dans les ateliers Dior. Les artisans de la maison de couture ont nécessité plus de 1000 heures de travail.
L’excellence Louis Vuitton
Artisans de toutes les victoires. Telle est la devise du groupe LVMH et de ses maisons phares pour les JO de Paris 2024.
Le partenariat premium entre LVMH et Paris 2024 reflète l’engagement sportif historique du groupe. Révolutionnaire du voyage et de la praticité, Louis Vuitton a mis en lumière ses malles uniques. Elles accueillent les médailles et torches olympiques. Doublées d’un cuir noir mat, elles se composent de la toile monogrammée signature. Les malles ont notamment été aperçues au coup d’envoi de la cérémonie d’ouverture sur les quais de Seine.

En parallèle, la marque compte bien marquer les esprits avec les tenues des volontaires. Ces volontaires remettent à chaque compétition les médailles aux athlètes lauréats. Réalisées par la maison Berluti, les volontaires portent chacun un polo et un gavroche en jersey. Ils sont confectionnés à partir de matières recyclées ou organiques. Le pantalon est taillé dans un tissu polylaine de polyester recyclé.

Ils présentent tous les Plateaux Médailles, fabriqués par les artisans Louis Vuitton, au sein de l’atelier de Beaulieu-sur-Layon dans le Maine-et-Loire.
© Nelson Rosier
« Ces tenues et ces plateaux incarnent la même ambition depuis le début de notre partenariat avec Paris 2024. Nous voulons apporter tout notre savoir-faire et le meilleur de notre créativité à chaque instant. Ainsi, nous espérons être l’artisan de toutes les victoires. », déclare Antoine Arnault, Image & Environnement du groupe.
Jeanne Friot
LE mystère de la cérémonie des JO de Paris 2024 demeure… dans l’identité de la cavalière. Si la réponse n’est toujours pas donnée, nous savons que l’incroyable structure métallique n’est pas passée inaperçue. Derrière cette avant-gardiste se cache la designer française de 29 ans Jeanne Friot. Elle est connue pour ses inspirations mode uniques, upcyclées et non genrées. Elle a travaillé en collaboration avec le spécialiste du cuir Robert Mercier.

Une apparition que l’on ne risque pas d’oublier. D’autant plus que la marque de la créatrice a obtenu un gain de visibilité considérable. « Il y a quand même des milliards (sic) de gens qui ont entendu mon nom », se réjouit Friot au micro de France TV Info.
[1] LA MODE AUX JEUX (Première partie), Walter Borgers, 1993